Salus populi ego sum, dicit Dominus : de quacumque tribulatione clamaverint ad me,
exaudiam eos : et ero illorum Dominus in perpetuum.
Attendite popule meus legem meam : inclinate aurem vestram in verba oris mei.
Je suis le salut du peuple, dit le Seigneur. Quelles que soient leurs
tribulations, s'ils crient vers moi, je les exaucerai et serai leur
Seigneur à jamais.
Écoute ma loi, ô mon peuple, tends l'oreille aux paroles de ma bouche.
Ce chant d’entrée pour le 25ème dimanche ordinaire, à part le verset, n’est emprunté littéralement à aucun texte biblique. C’est ce qu’on appelle une composition ecclésiastique. Cela ne veut pas dire pourtant que l’enseignement qui se dégage de cet introït soit dénué de saveur scripturaire, au contraire, on peut même dire qu’il est tout rempli de la pensée des auteurs de l’ancien Testament et des prophètes en particulier. On pense notamment à Jérémie ou à Ézéchiel, à ces prophètes de l’alliance qui proclament la fidélité de Dieu à ses engagements d’amour vis à vis du Peuple choisi.
« Je mettrai ma Loi au fond de leur être et je l'écrirai sur leur cœur. Alors je serai leur Dieu et eux seront mon peuple. » (Jérémie, 31, 33)
« Vous habiterez le pays que j'ai donné à vos pères. Vous serez mon peuple et moi je serai votre Dieu. » (Ézéchiel, 36,28)
Mais ce texte appartient aussi bien au Nouveau Testament : il a des résonances évangéliques, (on pense notamment à tous les passages où le Seigneur dit « Je suis » comme dans notre introït : « Je suis le Bon Pasteur, je suis la Porte, je suis la Vérité, le Chemin et la Vie, etc. » On pense aussi aux passages sur la prière, par exemple : « Demandez et vous recevrez ». Le texte de notre chant d’entrée évoque enfin certains passages de l'Apocalypse, dans lesquels le Seigneur s’adresse aux différentes églises « Je suis l’Alpha et l’Oméga, le Principe et la Fin ». Lire la suite
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In nomine Domini omne genu flectatur,
caelestium, terrestrium et infernorum :
quia Dominus factus oboediens usque ad mortem,
mortem autem crucis : ideo Dominus Iesus Christus in gloria est Dei Patris. (Phil. 2, 10.8.11)
Ps. Domine exaudi orationem meam et clamor meus ad te veniat. (Psaume 101, 2)
Au nom du Seigneur, que tout genou fléchisse, aux cieux, sur terre et aux enfers :
car le Seigneur s'est fait obéissant jusqu'à la mort, et la mort de la croix :
voilà pourquoi le Seigneur Jésus-Christ est en la gloire de Dieu le Père.
Ps. Seigneur, exauce ma prière, et que mon cri parvienne jusqu’à Toi.
Faisant écho à l'Introït In nomine Domini et anticipant la lecture de l’Épître de St Paul aux Philippiens (Ph 2, 1-11) la liturgie de ce dimanche nous offre le somptueux graduel Christus factus, un prodigieux "monument" du répertoire grégorien. Le graduel en mode V (FA-DO) se décline en 4 temps forts 2 dans l'antienne aux mots "obediens" (obéissant jusqu'à la mort) et "autem" (mortem autem crucis) et deux dans le verset le premier avec le long mélisme sur le mot "illum", le deuxième sur le mot "illi", tous deux désignant le Christ.
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In voluntate tua, Domine, universa sunt posita, et non est qui possit resistere voluntati tuae:
tu enim fecisti omnia, caelum et terram, et universa quae caeli ambitu continentur :
Dominus universorum tu es.
Ps. : Beati immaculati in via : qui ambulant in lege Domini.
En ta volonté, Seigneur, toutes choses sont placées, et il n’est personne qui puisse résister à ta volonté :
car c’est toi qui as tout créé, le ciel et la terre, et tout ce qui est contenu sous la voûte du ciel :
le Seigneur de toutes choses, c’est Toi.
Ps : Heureux les immaculés sur la voie : ceux qui marchent dans la loi du Seigneur !
Cet introït est "une méditation, une pure description, un regard contemplatif dont l’étendue et l’immobilité trouvent une expression modale et mélodico-rythmique analogue à celle d’autres introïts à portée « universelle »: misericordia Domini du 4e dimanche de Pâques et Omnis terra du 2e dimanche du Temps Ordinaire. On remarquera en effet que ces trois pièces chantent pareillement une universalité, une totalité, une plénitude: extension universelle de la miséricorde (Misericordia), extension universelle de 1a louange (Omnis terra), extension universelle du domaine seigneurial sur la création (In voluntate tua). Par la modestie de son ambitus mélodique, confinant à une simple trémulation, In voluntate tua s’apparente également à Resurrexi de Pâques. Au demeurant, les deux pièces, sensiblement planes, ne célèbrent-elles pas l'un et l'autre un « posé» ? Posé de la main du Père sur le Ressuscité pour celle-ci (posuisti super me manum tuam). posé de toute chose dans la volonté du Seigneur pour celle-là (in volunte tua universa sunt posita). Sans doute ce dernier verbe au passif -- posita sunt -- est-il au cœur du message théologique délivré par l’introït de ce jour. au point d’irradier, s‘il se peut dire, sa matière et sa manière musicale elles-mêmes. statiques, il est vrai, mais traversées, comme le ciel et la terre dont elles évoquent la genèse. par une très foncière émotion : l’émotion profonde dont seules sont capables les choses immobiles. comme elles sont aussi ls seuls à la provoquer en nous. Hymne à l’univers envisagé dans la main qui le saisit sans l’étouffer, hymne à la Volonté qui met au large cela même qu’elle enserre et qui rend spacieuse la condition de cela même qu‘elle limite. D’ailleurs, se pourrait-il il que l’on contemplât l’univers comme tel. n’était cette Volonté dans laquelle on le sait -- on le croit embrassé, sinon par la «fenêtre» de la Volonté que ce chant (subtile leçon métaphysique) érige immédiatement au regard autant qu’à l'oreille? Car il n’æt de célébration véritable de l’univers que dans la confession expresse du Dieu personnel en qui il repose, comme il n’est d’immensité perceptible que dans l’intuition de la Forme qui la contient. Hymne au posé, donc, au reposé, à la position dc toutes choses en Dieu. De toutes choses : de tout homme aussi. De tout homme vivant. capable de résister à l’irrésistible sinon pourquoi dirait-on. justement ici. que «nul ne peut lui résister» ? Et non est qui possit resistere voluntate tua. Position, finalement dans la Volonté même, de toute volonté libre. à son image. Et c’est dans le consentement de cette Volonté même - in Voluntate tua que toute volonté libre trouve à son tour la possibilité d'un défouiemem. d’un défoulement sans limite : quelque chose dont la contemplation de l‘horizon - caelum et terram et universa -- donne à la fois le pressentiment et le désir. Car c'est seulement à l'abri de l'Infini -- in voluntate tua -- que nous pouvons nous essayer à être infini nous mêmes. (Frère François Cassingena-Trévidy - Chante et marche Vol 3)
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