Quarante jours ( les dimanches ne sont pas comptés dans ces 40 jours) avant Pâques, l'Eglise, par sa Sainte Liturgie, nous fait entrer dans une période de préparation à fêter la Résurrection du Christ. L'institution de ce jeûne solennel remonte aux premiers temps du Christianisme. Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même l'a inauguré par son exemple, en jeûnant quarante jours et quarante nuits dans le désert ; et s'il n'a pas voulu, dans sa suprême sagesse, en faire un commandement divin qui dès lors n'eût plus été susceptible de dispense, il a du moins déclaré que le jeûne imposé si souvent par l'ordre de Dieu dans l'ancienne loi serait aussi pratiqué par les enfants de la loi nouvelle.(Pour aller plus loin dans cet historique du Carême lire Dom Guéranger en suivant ce lien )

BON CARÊME

BONNE MARCHE VERS PÂQUES

Invocabit me, et ego exaudiam eum.1 Quadragesima

Il m'invoquera et je l'exaucerai ; je le délivrerai et le glorifierai, de longs jours je le rassasierai.
V/. Celui qui habite à l'abri du Très-Haut se reposera sous la protection du Dieu du ciel.

L'introït est tiré du Psaume 90, qui forme à lui seul la matière à tous les chants propres de cette Messe. Nous avons parlé déjà de l'appropriation que l'Eglise a faite de ce beau cantique, à la situation du chrétien durant le Carême. Tout nous y entretient de l'espérance que l'âme chrétienne doit concevoir dans le secours divin, en ces jours où elle a résolu de se livrer tout entière à la prière et à la lutte contre les ennemis de Dieu et d'elle-même. Le Seigneur lui promet, dans l'Introït, que sa confiance ne sera pas vaine (Dom Guéranger pour un commentaire intégral de ce dimanche suivre ce lien)

Nous sommes habitués depuis longtemps à commencer le Carême le jour du mercredi des cendres. Pourtant, le début officiel de cette longue période, au plan liturgique au moins, était bien le premier dimanche de Carême. La liturgie de ce dimanche apparaît d'ailleurs encore nettement comme une introduction au Carême. Or le choix de l’Église pour ce chant d'entrée qui inaugure la liturgie du Carême est tout à fait remarquable. Au lieu de nous inviter d'emblée à la pénitence, comme on aurait pu s'y attendre, l’Église préfère fixer les yeux de notre âme sur une promesse qu'on pourrait appeler la promesse de l'intimité divine ... lire la suite 

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Bon dimanche et bonne semaine

image-2DCTibi dixit
Mon cœur t'a dit : Je cherche ton visage, c'est ton visage, Seigneur que je cherche. Ne détourne pas de moi ta face. (Ps 26, 8.9
Ps. Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrais-je ? (Ps 26, 1)

Il nous invite à mettre notre confiance dans le Seigneur, à chercher sa face. Dieu va glorifier son Fils (1er dimanche), il va aussi NOUS glorifier avec LUI. Il s'est transfiguré. Nous aussi nous transfigurerons avec LUI.
Ce bel introït est à chanter avec le vrai mode III c'est à dire avec sa dominante SI et non DO. Le SI a cette force qui nous fait aller vers le DO, qui nous transfigure en quelque sorte en nous faisant monter sur la montagne de la Transfiguration et nous fait demeurer en hauteur avec les deux tristropha encadrant une virga. épisémée. Une illumination comme la figure transfigurée du Christ.

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Bon dimanche et bonne semaine

 

 

3car B Marc JesusChassantLesMarchandsDuTempleOculi mei semper ad Dominum

Mes yeux sont toujours tournées vers le Seigneur, car c'est lui qui dégagera mes pieds du filet : Regarde-moi, Seigneur, et prends pitié de moi, car je suis pauvre et isolé.
V/. Vers toi, Seigneur j'élève mon âme ; en toi, mon Dieu, je mets ma confiance ; je n'aurai pas à en rougir.

L’introït du troisième dimanche de Carême est du septième mode, mais il s’agit ici d’un septième mode "recueilli" qui n’a pas le flamboiement des grandes pièces. Même quand il s’élève mélodiquement, il garde une certaine réserve et douceur. L’enseignement spirituel de cet introït est très riche pourtant : il nous parle de la prière assidue qui est élévation de l’âme vers Dieu (« mes yeux sont toujours tournés vers le Seigneur ») ; il nous décrit la confiance que suscite la considération de l’œuvre de Salut accomplie par le Christ (« car c’est Lui qui dégagera mes pieds du filet ») ; il évoque l’attitude fondamentale du chrétien vis-à-vis de ce Salut : l’humilité et la petitesse qui oblige Dieu à déployer sa puissance d’amour (« Regardez-moi, Seigneur, prenez pitié de moi, car je suis pauvre et isolé »). Quand le regard de Dieu et le nôtre se croisent, il y a la vie, il y a l’amour, il y a la joie. Notre chant d’entrée est tout imprégné de cette relation d’amour fondée sur un échange assidu de regards.

Tourné vers les hauteurs

D’emblée, l’élévation de l’âme que représente le regard tourné vers les hauteurs, pour exprimer l’acte de la prière, est très bien traduite, avec une grande simplicité (*). Le passage syllabique qui suit immédiatement la quinte initiale, exprime le fait que l’âme, une fois hissée jusqu’au monde de Dieu, s’y établit avec aisance et complaisance. Le mot semper marque de son côté l’assiduité et la chaleur de la relation, que traduisent les épisèmes qui affectent les deux syllabes du mot (*). La mélodie se déploie tout au long de cet introït avec une grâce vraiment particulière et fait de lui un authentique petit chef-d’œuvre, discret mais très profond. (Souce commentaire d père abbé de Triors https://www.hommenouveau.fr/1168/culture/introit-oculi-mei.htm)

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Bon dimanche et bonne semaine

4TC laetare sunday manuscript460Laetare Ierusalem

Réjouis-toi, Jérusalem ; et rassemblez-vous, vous tous qui l'aimez ; soyez pleins de joie, vous qui étiez dans la tristesse ; débordants d'allégresse, venez puiser à son sein votre consolation. (Isaïe 66, 10.11)
V/. Je me suis réjoui quand on m'a dit : Nous irons dans la maison du Seigneur ( Ps 121)

Au milieu du Carême l'Eglise nous propose une pause dans l'austérité pour nous réjouir. C'est le sens du mot Laetare, Réjouissez-vous.

Les soixante-dix ans de la captivité seront bientôt écoulés. Encore un peu de temps et les exilés rentreront dans Jérusalem : telle est la pensée de l'Eglise dans tous les chants de cette messe.Tous  expriment la jubilation, parce que, dans peu de jours, la maison du Seigneur dépouillera le deuil et reprendra toutes ses pompes. Pour approfondir suivre Dom Guéranger dans ses commentaires

Tous les textes (ou presque) des chants propres de ce dimanche nous parlent de Temple, de Maison de Dieu. Jésus n'a-t-il pas dit "Détruisez ce Temple et je le rebâtirai en trois jours" (Jn 2, 19) ?  Ainsi

  • Dans l'Introït Laetare le prophète Isaïe nous dit que c'est Dieu lui-même qui bâtit sa propre DEMEURE (Is 66, 1-9) et dans les deux versets qui suivent (10 et 11) il nous invite à nous en réjouir, à nous y rassembler car c'est de là viendra notre consolation. Allusion sans nul doute à Jésus qui est la DEMEURE sur laquelle nous devons nous appuyer. La mélodie en mode V (FA-DO) reste "collée" au DO pour s’élancer encore plus haut que la quinte FA-DO, vers le MI aux deux mots exultémus (exultez) et satiémimini (soyez rassasiés).
  • Le Graduel Laetatus sum, très belle pièce en mode VII, empruntant son texte au psaume 121 (verset 1), psaume de la montée, qui chante le retour de l'exil à Babylonne vers la Jérusalem, lieu de paix et de salut.Fiat pax in virtutute tua.
  • La communion Ierusalem chante le Temple de Jérusalem (ps 121 versets 3&4) vers lequel montent les tributs d'Israël, libérés de l'exil Illuc enim ascenderunt. Vous remarquerez que la musique décolle pour s'envoler vers la hauteur RE

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Bon dimanche et bonne semaine

 

 

5TC JudicaMeDeusJudica me, Deus 
Rends-moi justice, mon Dieu, et défends ma cause contre un peuple impie ; délivre-moi de l'homme méchant et rusé, car tu es mon Dieu et ma force. (Ps 42, 1.2.3)
V/. Envoie ta lumière et ta vérité ; qu'elles me guident et me conduisent à ta montagne saint et dans tes demeures

Cinquième et dernier dimanche de Carême avant d'entrer en Semaine Sainte, la Liturgie nous fait entrer dans la passion du Christ. Dans la liturgie ancienne (qui est perpétuée maintenant sous sa forme extraordinaire) Le cinquième n'existait (n'existe pas). C'est en réalité le dimanche de la Passion, le début d'un temps liturgique court, le Temps de la Passion.

Dans l'Introït Judica me, Deus... Le Messie implore le jugement de Dieu, et proteste contre la sentence que les hommes vont porter contre lui. Il témoigne en même temps son espoir dans le secours de son Père, qui, après l'épreuve, l'admettra triomphant dans sa gloire.
La musique lumineuse en mode IV (MI-SOL) connait trois moments forts, un dans chaque phrase musicale

  • La première autour des mots causam meam (ma cause)
  • Dans la deuxième phrase le cri de douleur atteint son plus haut point avec doloroso eripe meLa musique est resté en hauteur pour renforcer le cri de douleur qui a atteint sa limite.
  • Dans la dernière phrase deux points hauts tu es Deus (tu es Dieu) et fortitudo  (tu es ma force) avant de descendre vers la finale mea.
    Pour approfondir suivre Dom Guéranger dans ses commentaires

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 Bon Dimanche et bonne semaine

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Après 5 semaines de Carême l'Eglise, par sa sainte liturgie, nous fait entrer dans une semaine exceptionnelle pour vivre intensément la fin du Carême et pour préparer intensément toujours nos cœurs et nos esprits à fêter la fête des fêtes, LA RÉSURRECTION du CHRIST, la PÂQUES du SEIGNEUR.

Cette semaine suprématie de toute les semaines, semaine où Dieu a créé le monde en 6 jours pour se donner un repos le 7è.

Cette semaine débute avec 

 Bonne entrée en SEMAINE SAINTE

Dimanche des Rameaux et de la Passion 24 Mars 2023

Dès le matin de cette journée, Jésus laissant à Béthanie Marie sa mère, les deux sœurs Marthe et Marie-Madeleine avec Lazare, se dirige vers Jérusalem, dans la compagnie de ses disciples. La mère des douleurs frémit en voyant son fils se rapprocher ainsi de ses ennemis, qui ne songent qu'à répandre son sang; cependant ce n'est pas la mort que Jésus va chercher aujourd'hui à Jérusalem : c'est le triomphe. Il faut que le Messie, avant d'être attaché à la croix, ait été proclamé Roi dans Jérusalem par le peuple; qu'en face des aigles romaines, sous les yeux des Pontifes et des Pharisiens muets de rage et de stupeur, la voix des enfants, se mêlant aux acclamations de la cite, fasse retentir la louange au Fils de David.
Le prophète Zacharie avait prédit cette ovation préparée de toute éternité pour le Fils de l'homme, à la veille de ses humiliations : « Tressaille d'allégresse, fille de Sion, avait-il dit; livre-toi aux transports de la joie, fille de Jérusalem: voici ton Roi qui vient vers toi ; il est le Juste et le Sauveur. Il est pauvre, et il s'avance monté sur l'ânesse et sur le petit de l'ânesse (1). » Jésus, voyant que l'heure de l'accomplissement de cet oracle était venue, détache deux de ses disciples. et leur ordonne de lui amener une ânesse et un ânon qu'ils trouveront à quelque distance. Le Sauveur était déjà arrivé à Bethphagé, sur le mont des Oliviers. Les deux disciples s'empressent de remplir la commission de leur maître ; et bientôt l'ânesse et l'ânon sont amenés aux pieds du Sauveur.
Les saints Pères nous ont donné la clef du mystère de ces deux animaux. L'ânesse figure le peuple juif qui, dès longtemps, avait été placé sous le joug de la Loi; « l'ânon sur lequel, dit l'Evangile, aucun homme n'était encore monté (2) », représente la gentilité, que nul n'avait domptée jusqu'alors. Le sort de ces deux peuples se décidera d'ici à quelques jours. Pour avoir repoussé le Messie, le peuple juif sera délaissé ; en sa place Dieu adoptera les nations qui, de sauvages qu'elles étaient, deviendront dociles et fidèles.
Les disciples étendent leurs vêtements sur l'ânon ; alors Jésus, pour accomplir la figure prophétique, monte sur cet animal (3), et se prépare à faire ainsi son entrée dans la ville. En même temps le bruit se répand dans Jérusalem que Jésus approche. Par un mouvement de l'Esprit divin, la multitude de Juifs qui s'était réunie de toutes parts dans la cité sainte pour y célébrer la fête de Pâques, sort à sa rencontre, portant des palmes et faisant retentir l'air d'acclamations. Le cortège qui accompagnait Jésus depuis Béthanie se confond avec cette foule que l'enthousiasme 
transporte; les uns étendent leurs vêtements sur la terre qu'il doit fouler, d'autres jettent des branches de palmier sur son passage. Le cri d'Hosannah retentit; et la grande nouvelle dans la cite, c'est que Jésus, fils de David, vient d'y faire son entrée comme Roi.(Dom Guéranger dans Année Liturgique)

La liturgie de ce jour comporte trois moments

  1. La bénédiction des Rameaux précédant la procession d'entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem.
    L'antienne Hosanna Filio David ouvre cette bénédiction avant que le célébrant ne chante la bénédiction propre des rameaux : "Dieu tout-puissant, daigne bénir ces rameaux que nous portons pour fêter le Christ notre Roi : accorde-nous d'entrer avec Lui dans la Jérusalem éternelle"
    Puis on proclame l’Évangile de l'entrée solennelle à Jérusalem ( Mt 26, 14 – 27, 66) 
    pour cette année A de la liturgie) 
  2. La procession d'entrée avec deux antiennes Pueri hebraeorum ... ramos et Pueri hebraeorum vestimenta et une hymne Gloria, laus ...l'hymne du Christ Roi. Et dès à l'intérieur de l'église le répons Ingediente Domino (A l'entrée du Seigneur dans la ville sainte, les enfants des hébreux annonçaient la résurrection de la vie, * Portant rameaux et palmes , ils chantaient : Hosanna au plus haut des cieux. V/. Quand le peuple apprit que Jésus arrivait à Jérusalem, il sortit à sa rencontre.) qui tient lieu ce jour, pour la forme ordinaire de la liturgie, de chant d'entrée (Introït)  ...
  3. La messe de la Passion où l'on proclame l’Évangile de la Passion du Christ. Pour cette année A c'est la Passion selon St Matthieu (Mt 26, 14 – 27, 66).
    Une originalité de ce dimanche : on inverse  le Trait Deus Deus meus  et le Graduel Christus factus est (comme répons à la deuxième lecture). 

    « Le Christ s'est fait pour nous obéissant jusqu'à la mort, et la mort de la croix.
    C'est pourquoi Dieu l'a exalté et lui a donné le nom qui surpasse tout nom. » (Phil. 2, 8-9)
    "c'est un texte majeur qui, lié à une mélodie typique, constitue un des plus grands chefs-d’œuvre du chant grégorien. Ce chant est interprété de nos jours le dimanche des Rameaux." (Moine de Notre-Dame de Triors) Vous pouvez lire la suite ici >>>

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