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Cinquante jours après Pâques l'Eglise célèbre solennellement la venue du Saint-Esprit, promis par le Christ maintenant remonté au ciel à droite du Père (Ascension). C'est la PENTECÔTE. Dom Guéranger, dans l'année liturgique, fait ce rapprochement avec la Pentecôte juive : 

Sous le règne des figures, le Seigneur marqua déjà la gloire future du cinquantième jour. Israël avait opéré, sous les auspices de l'agneau de la Pâque, son passage à travers les eaux de la mer Rouge. Sept semaines s'écoulèrent dans ce désert qui devait conduire à la terre promise, et le jour qui suivit les sept semaines fut celui où l'alliance fut scellée entre Dieu et son peuple.
La Pentecôte (le cinquantième jour) fut marquée par la promulgation des dix préceptes de la loi divine, et ce grand souvenir resta dans Israël avec la commémoration annuelle d'un tel événement. Mais ainsi que la Pâque, la Pentecôte était prophétique : il devait y avoir une seconde Pentecôte pour tous les peuples, de même qu'une seconde Pâque pour le rachat du genre humain. Au Fils de Dieu, vainqueur de la mort, la Pâque avec tous ses triomphes; à l'Esprit-Saint, la Pentecôte, qui le voit entrer comme législateur dans le monde placé désormais sous sa loi. 
Mais quelle dissemblance entre les deux Pentecôtes !
La première sur les rochers sauvages de l'Arabie, au milieu des éclairs et des tonnerres, intimant une loi gravée sur des tables de pierre ;
la seconde en Jérusalem, sur laquelle la malédiction n'a pas éclaté encore, parce qu'elle contient dans son sein jusqu'à cette heure les prémices du peuple nouveau sur lequel doit s'exercer l'empire de l'Esprit d'amour. En cette seconde Pentecôte, le ciel ne s'assombrit pas, on n'entend pas le roulement de la foudre; les cœurs des hommes ne sont pas glacés d'effroi comme autour du Sinaï ; ils battent sous l'impression du repentir et de la reconnaissance. Un feu divin s'est emparé d'eux, et ce feu embrasera la terre entière. Jésus avait dit : « Je suis venu apporter le feu sur la terre, et quel est mon vœu, sinon de le voir s’étendre ? » L'heure est venue, et celui qui en Dieu est l'Amour, la flamme éternelle et incréée, descend du ciel pour remplir l'intention miséricordieuse de l'Emmanuel." (Pour aller plus loin >>>)

L'Introït Spiritus Domini emprunte le texte au livre de la Sagesse (Sg 1, 7) qu'accompagne une musique lumineuse en mode VIII. Il est décliné en 2 phrases musicales In SpiritusDominitoutes les deux avec une grande amplitude RE-MI (soit plus que l'octave). Cette amplitude se trouve aux deux endroits replevit orbem terrarum (1ère phrase) et scientiam habet vocis (pour la deuxième). On peut interpréter ce choix comme un rapprochement en les deux Pentecôtes de Dom Guéranger. Tandis que l'événement de la Pentecôte, car il s'agit bien d'un événement, est relaté par l'antienne de communion Factus repente avec un texte des Actes des Apôtres (Ch 2, versets  2 & 4) 

Un autre texte caractéristique est la séquence Veni Sancte Spiritus, une composition du Pape INNOCENT III (1160-1216) dans une musique en mode I de haut vol.qui ne se contente pas de la quinte RE-LA mais qui vole plutôt vers l'octave RE->RE. C'est une des 5 séquences maintenues par le Concile de Trente (1545-1563). Ce sont

  • Victimae pascali laudes de Pâques
  • Veni Sancte Spiritus de la Pentecôte
  • Lauda Sion de la fête Dieu
  • Dies irae de la messe des Défunts
  • Stabat mater dolorosa (ajoutée tardivement en 1727) pour la fête de Notre-Dame des 7 douleurs.

Avec le Concile Vatican II il ne subsiste plus que 4, celle de la messe des défunts a été supprimée pour la forme ordinaire de la liturgie.

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Bonne & sainte fête de PENTECÔTE